Cinéma
dans le boudoir # 16 – A
mi-chemin entre monstres old-school (mythologiques) et extraterrestres xénophobes,
le monstre aquatique est sans doute le monstre le plus extravagant de
l’histoire du cinéma fantastique. A l’instar de l’Alien, son cousin le plus
proche, on ignore tout de ses mœurs et de son apparence physique, il nous est
irrémédiablement inconnu. Les scénaristes n’y sont fatalement jamais allés avec
le dos de la cuillère avec lui. Tantôt immense (20 000 lieues sous les mers), tantôt à taille humaine (La créature du lac noir), il représente
le plus souvent la victime d’une mutation génétique, voire atomique, et peut
aussi, à l’occasion, constituer un vrai fossile vivant intervenant à notre
époque (Un des plus récents en date, Piranha 3D), aux instincts sauvages bien sûr incompatibles avec notre civilisation. Il
trouve ses origines dans les lointaines légendes (du Kraken scandinave, en
passant par Nessie, jusqu’aux sirènes antiques).
16#1
– L'Etrange créature du lac noir (Creature from the black lagoon), de Jack Arnold – 1954
●
Synopsis : Une expédition scientifique en Amazonie partie à la recherche
de fossiles d'une étrange créature se retrouve face à un monstre préhistorique
bien vivant : un hybride poisson-humain. Les scientifiques capturent la
créature après qu'elle a tué l'un de leurs guides indigènes, mais celle-ci
parvient à leur échapper. Bientôt, le monstre frappe à nouveau et enlève
l'élément féminin du groupe pour l'entraîner dans sa tanière...
● Commentaire : Le monstre aquatique anthropomorphe
en plastoc vert, c’est lui ! Issu de l’imagination de Jack Arnold, il
reste la grande référence en matière de monstre marin. A propos du
physique du bestiau, la légende prétend qu’Arnold aurait eu une illumination
devant une statuette des oscars. Soit le bonhomme avait une imagination très
fertile, soit, et c’est plus probable, il souffrait d’une vision déficiente… D’après
d’autres sources, c’est le producteur, William Alland qui se serait inspiré
d’un monstre légendaire d’Amérique du Sud qui hanterait les marais, 1/4 tortue, 1/4
poisson, 1/4 crocodile et 1/4 humain. Dans un premier temps, l’équipe confectionna
le costume avec une bouteille d’oxygène, mais le résultat était trop loin de
l’idée d’origine. Elle dû alors embaucher un jeune étudiant apnéiste,
Ricou Browning, alors capable de tenir de longues minutes sous l’eau. Pour les scènes
terrestres, c’est un cascadeur de plus de 2 mètres, Ben Chapman, qui endosse le
costume. Arnold compose ici entre le darwinisme classique et le thème toujours
payant au cinéma de la belle et la bête. Une bête pas si méchante que ça, des
hommes très très méchants au final, et une belle, blonde… pas difficile
d’imaginer la suite ! Il faut voir là la prudence d’une autocensure
toujours en éveil, à une époque où le code Hays fait encore des ravages. Pour
les plus jeunes, Le film demeure une curiosité kitsch où les gimmicks du
monstre n’ont d’égal que la minceur de son scénario. Pour les plus vieux (et les plus avertis), de cette naïveté assumée et de cette simplicité thématique
naît une émotion rare faite de poésie et de mystère qui n’a pas pu s’effacer au
fil des ans. On appelle cela un classique...
Le film passera d’abord à la télévision (sur NBC pour
un show avec Abbott et Costello) avec de sortir sur les écrans, fin 54.
Suivront deux autres suites : La Revanche de la Créature (toujours réalisé par Jack Arnold), en 1955 et La Créature est parmi nous en 1956 (ainsi qu’une multitude d’imitations plus
ou moins réussies, comme par exemple Santoy Blue Demon contra los monstruos de Gilberto Martinez ‘Satanico pandemonium’ Solares, où le
monstre apparaît aux côtés du loup-garou, du vampire et du monstre de
Frankenstein).
> Disponible en DVD ICI : Z2 France, Universal Pictures Video, 2007.
LIEN TORRENT (VOSTF)
- DVDRip, MKV, 862Mb -
16#2
– L’Oasis des tempêtes (The
Land unknown), de Virgil W. Vogel – 1957
Avec Jock Mahoney,
Shirley Patterson, William Reynolds…
● Synopsis : Margaret
Hathaway, grand reporter, accompagne les trois membres d'une expédition polaire
en Antarctique. Ils survolent le pôle en hélicoptère quand l'appareil est pris
dans une tempête et entraîné dans un cratère situé plus de mille mètres
au-dessous du niveau de la mer. Là, une étrange chaleur les surprend. Ils
découvrent un univers tropical qui ressemble étrangement à la Terre à l'ère
secondaire et affrontent de gigantesques plantes carnivores et des animaux
préhistoriques.
● Commentaire : The Land unknown, réalisé, en 1957 fait figure d’événement dans le
petit monde des effets spéciaux, dans la mesure où il combine plusieurs
techniques différentes encore jamais utilisées sur un même tournage. Au départ,
le projet était ambitieux, avec budget conséquent et stars à la clef (Cary
Grant) – il devait d’ailleurs être réalisé par Jack Arnold – Hélas, l’argent
dévolu aux seuls effets spéciaux et à la construction des diverses créatures
fila si vite que le producteur (Toujours ce bon William Alland) décida de revoir
ses plans et d’accoucher, au final, d’une modeste (mais fort honnête) série B
aux charmes incomparables. Pour les besoins du métrage, les studios d’Universal
durent pour l'heure abriter un lac artificiel immense, de 30m sur 100 bordé d’une luxuriante et fantasmagorique
forêt avec une toile peinte de rochers et de végétation en trompe-l’œil comme
arrière plan, à peine masquée par un léger brouillard afin de donner l’illusion
de la réalité (revoir King Kong ou La Chasse du comte Zaroff pour s’en
convaincre !)… L’imagination de l’équipe chargée des effets spéciaux a été
mise à rude épreuve. Elle a dû montrer pour l’occasion un bel éclectisme, puisque,
outre le ptérodactyle de la scène du début (un simple accessoire baladé au bout
d’une perche), les techniciens ont eu recours à plusieurs procédés bien
spécifiques : animaux maquillés puis grossis à l’écran (lézards, varans),
figurant en costume pour le T-Rex (+ un peu de mécanique pour les yeux, la
bouche et d’autres mouvements essentiels de la bête)… mais le plus coûteux et
le plus impressionnant concerne l’animation du monstre marin. Il s'agit en fait d'une
machine à échelle réelle articulée sur des rails installés au fond de l’eau. Les
mouvements hors de l’eau étaient assurés par des commandes hydrauliques dont
les commandes se faisaient à distance, sur la terre ferme. Les scènes où il
attaque l’actrice sur le canot représentent sans doute la perfection dans le
domaine des effets spéciaux à grosses bê-bêtes de l’époque et bénéficient en plus d’une crédibilité accrue par une extraordinaire photographie et un sens
du montage indéniable.
LIEN MEGAUPLOAD (VOSTF)
LIEN MULTIUPLOAD (VF)
mot de passe: lesintrouvables
- DVDrip AVI, 692Mb/664Mb -
16#3
– Octaman, de Harry Essex – 1976
Avec Pier Angeli, Kerwin Mathews, Jeff Morrow...
● Synopsis : Voilà
qu’un pauvre poulpe est victime de la contamination des eaux. Devenue un
monstre : la chose va se venger bien sur de la race humaine.
● Commentaire : On tient là sans doute une des inspirations directes de Monsieur Gainsbourg : L’homme à la tête de
choux ! Si ses tentacules n’avaient pas été là, on aurait pu le croire,
non ? Cet homme-pieuvre, imaginé par Harry Essex (co-scénariste de L’Etrange créature du lac noir) est en
fait une pauvre bête, apparement victime d’une contamination des eaux, et
peut-être aussi d’un budget endémique. Il arbore tout de même fièrement ses
huit tentacules, une tête de choux donc, deux gros yeux rouges ainsi qu’une
bouche-ventouse qui lui sert à pousser des cris de porc dès qu’elle aperçoit du
monde. Octaman fournit l’exemple-type
de l’œuvre Has-been dès sa mise en chantier. Par son intrigue,
ses clichés d’usage, le look sauvage de sa créature, et encore par le choix de
ses acteurs avec des revenants comme Jeff Morrow (Les Survivants de l’infini, La Créature est parmi nous, The GiantClaw – sans doute son meilleur film…), John Agar, sans parler de Pier
Angeli (qui va se suicider à la fin du tournage du film... peut-elle était-elle consciente de la qualité du film ?). Mais ce qui retient le plus
l’attention, c’est le nom de la personne qui s’occupe des effets
spéciaux : Rick Baker ! Il fait ici ses premiers pas dans le milieu.
Le tronc de notre octopode ressemble d’ailleurs curieusement à celui de La
Créature du lac noir. L’acteur enfile les quatre tentacules principaux, deux
autres s’attachent aux jambes, et les deux derniers flottent au vent quand les
assistants hors-champ veulent bien les manipuler au moyen d’un fil invisible.
Outre une démarche absolument funambulesque, la scène mémorable intervient
lorsque s’étant débarrassé d’un adversaire, Octaman brandit deux tentacules
au-dessus de sa tête et les frappe entre eux comme Cheeta sur Tarzan l’Homme-Singe. Saisissant !
Sinon, l’animal, comme tous ses semblables, ne se nourrit que d’un seul et
unique but : abuser de l’héroïne dont il parvient à s’emparer à deux
reprises, ceci avant de connaître le sort classique réservé à ces amours
contre-nature : la belle sera sauvée de justesse et la bête réexpédiée
dans son élément aquatique avec quelques balles dans l’arrière-train. Un
monument du bisso-nanard à consommer sans modération ! (Enfin, c'est comme les bonbons...).
> Disponible en DVD ICI : Zone 1 US, Congress
Video, 2005 (VO uniquement).
LIEN MEGAUPLOAD (VO non sous-titrée)
- VHSRip, Avi, 596Mb -
Liens vérifiés et fonctionnels (le 08/09/11)
RépondreSupprimer