Cinéma dans le boudoir # 12 - Thème d’actualité cette
semaine : Les monstres japonais (Kaigu Eiga), ou, « la représentation
monstrueuse de la peur du nucléaire par les japonais »…
12#1 - Godzilla (Gojira), de Inoshirô Honda - 1954
Avec Akira Takarada, Momoko Kôchi, Akihiko Hirata, Takashi
Shimura…
● Synopsis : Suite à des tests nucléaires, un monstre
venu des profondeurs marines sort de sa retraite. Géant, radioactif et très en
colère, il détruit tout sur son passage. Malgré tous leurs efforts,
scientifiques et militaires ne peuvent rien contre lui. Seul un jeune savant un
peu mystérieux pourrait le stopper... mais à quel prix ?
●
Critique : Evoquer le "Kaigu Eiga" sans parler de Godzilla
reviendrait à évoquer la Bible sans parler de Jésus... C'est donc dans un
contexte de peur atomique qu'Inoshirô Honda réalise ce film. En passant,
l'erreur de cantonner Honda aux films de monstres, même si celle-ci est
légitime (il a quand même réalisé une dizaine de films avec Godzilla en vedette
ou en rôle secondaire), est bien malheureuse. Car certains de ses autres films
- drames, films de guerre, Science-fiction - sont tout aussi importants que ce
premier Godzilla (on peut mentionner L'homme H, Operation Kamikaze, Farewell Rabaul ou
encore Prisonnière des martiens). Ce Godzilla est donc le premier à embrayer
sur l'immense vague (évitons de parler de tsunami...) de films de monstres qui
suivront. Il est à noter, que, contrairement à ce que l'on pourrait penser,
c'est bien Honda qui "copie" les films de monstre qui assomment le
tout Hollywood de l'époque (Honda rend hommage, notamment, aux films de Jack
Arnold, de Gordon Douglas et de Eugène Lourié).
Mais voilà, contrairement à ces films, qui visent (pour la
plupart) uniquement à assouvir le désir de destruction des spectateurs,
Godzilla est avant tout une fabuleuse métaphore des craintes et de la peur de
la bombe atomique du peuple japonais et des effets et les dommages laissés par
celles-ci. Ses effets spéciaux cheap et naïfs pourront vous induire en erreur
sur une vision du film à l'heure actuelle, mais ne vous y trompez pas, Godzilla
est bien plus pessimiste et sombre qu'il n'y paraît !
Disponible en Z1 (VOSTangl.) ICI - 2006,
Classic Media.
Lien Torrent (Japonais)
- DVDrip, Avi, 1.48Gb -
12#2 - Ghidorah,le monstre à trois tête (San Daikajû : Chikyû saidai no kessen),
de Inoshirô Honda - 1964
Avec Yosuke Natsuki, Yuriko Hoshi, Hiroshi Koizumi, Emi et
Yûmi Ito, Takashi Shimura…
● Synopsis : Un
météorite s'écrase dans sur le japon, libérant un gigantesque et destructeur
monstre ailé à trois têtes. Alors que celui-ci, détruisant tout sur son
passage, se dirige vers Tokyo, Mothra essaye de réunir Godzilla et Rodan pour,
qu'ensemble, ils tentent d'arrêter l'extraterrestre. Mais tout d'abord, Mothra
devra essayer de les convaincre d'arrêter de se combattre…
●
Critique : Le choix d’un autre monstre fut compliqué. Entre Godzilla,
Mothra, Rodan, Gameka, Ebirah, Megalon et autres Mecha-godzilla, Minilla,
Gabara, Matango, Varan… (et la liste est encore longue !) il m’a pourtant
bien fallu faire un choix. Mon choix s’est finalement porté sur ce monstre à
trois têtes, si attachant… et si… surréaliste !
A mi-chemin entre le gros nanard (avez-vous déjà vu "des dinosaures
fans de Volleyball" ?) et la petite perle bis, l’univers de Ghidorah est tellement
kitsch, et son scénar’ tellement complexe - aucun humain normalement constitué ne
peut tout assimiler à la première vision (même à la dixième me susurre-t-on…) –
qu’on prend réellement plaisir à le voir. La fin remplie largement son cahier
des charges en proposant une bataille entre les 4 monstres-protagonistes…
anthologique !
Disponible en Z1 (VOSTangl.) ICI - 2007,
Classic Media.
Lien Torrent (VOSTA)
- DVDrip, Avi, 653Mb -
12#3 – Maijin (Daimajin), de Kimiyoshi Yasuda et Yoshiyuki
Kuroda - 1966
Avec Miwa Takada, Yoshihiko Aoyama, Jun Fujimaki, Ryutaro
Gomi...
● Synopsis : A Okamidani, au cœur du
Japon Médiéval, le seigneur Hanabusa est assassiné ainsi que toute sa famille
par son cruel rival Samanosuke Odate qui compte bien régner sur tout le
territoire. Heureusement, ses deux enfants, Tadafumi et Kozasa, sont sauvés in
extremis par son fidèle serviteur Kogenta et sa prêtresse de tante pour être
cachés dans une montagne au sein de laquelle est érigée une statue géante à
l’effigie de Majin, grande divinité guerrière…
● Critique : Un peu à part de la production
habituelle, Daimajin a fait l’objet d’une trilogie. Après Daimajin, viendra Le Retour de Daimajin puis Le combat final de Majin. Fort du succès de la
trilogie Gamera la Daiei récidive donc quelques années plus tard. Le succès
de ces trois films réside surtout sur la qualité de leurs effets spéciaux et
aussi du fait de leurs réalisations bien au-dessus des autres productions
monstrueuses. Pour exemple, c’est Kenji Mizumi qui dirige le deuxième opus
(réalisateur du premier Zatoïchi et de Baby Cart !). Graphiquement
superbe, l’autre originalité est d’avoir eu l’idée de mélanger les deux genres
ultra populaires de l’époque, à savoir le « Kaigu Eiga » et le « Chambara »
(film de samouraï). Tout fonctionne à merveille, et on attend avec impatience la
vengeance du dieu en pierre… qui ne déçoit jamais !
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