Avec la
sortie de 3h10 pour Yuma et plus récemment, de True Grit, on note un
certain regain d’intérêt pour le western, genre que l’on croyait plus ou moins
mort depuis le flop de Mort ou vif de Sam Raimi en 1995. C’est avec un
certain plaisir que je vous propose de (re-) découvrir, à travers 3 numéros dédiés,
les films qui ont marqué le western All’italiana, plus communément appelé
« Western Spaghetti ».
N.B. :
J’ai pris la décision de ne pas y inclure les films de Sergio Leone pour la
simple et bonne raison que dans le cas contraire, j’aurais été obligé de tous
les mettre...
13#1 - Le Grand Silence (Il grande Silenzio), de Sergio Corbucci - 1968
Avec Jean-Louis Trintignant, Klaus Kinski, Frank Wolff, Luigi Pistilli...
● Synopsis : Aux Etats-Unis, dans l'Utah, une vague de
froid exceptionnelle pousse les hommes à devenir de vrais pillards et
hors-la-loi. Des chasseurs de prime arrivent, mais ils ne sont pas vraiment
moins dangereux. Un homme muet, appelé Silence, s'oppose à eux.
●
Critique : Pour résumer le western italien, mis à part quelques chefs
d’œuvre (El Chuncho, Et le vent apporta la violence et Tire encore si tupeux), le genre, comme au théâtre, peut se résumer à une règle : La règle
des 3 Sergio. Avec bien sûr Sergio
Leone, qui a imposé les codes dans un univers baroque et opératique, Sergio
Sollima, qui tenta le western avec des préoccupations sociales et politiques
(appelé aussi « Western Zapata »), et enfin, Sergio Corbucci,
l’anarchiste.
Le Grand Silence (Silence est le nom du personnage) arrive après Django, le
premier grand choc du genre. A priori, difficile de faire mieux tant le film
est d’une violence déjà bien avancée… mais avec Le Grand Silence, Corbucci
bouleverse ici tous les codes imposés quelques années auparavant par
Leone : Univers froid, ambiance glauque (à l’inverse des tonalités chaudes
des films de Leone), personnages mystérieux et complexes… Jean-Louis
Trintignant incarnant Silence avec une maestria exemplaire. Klaus Kinski vient
compléter ce casting crépusculaire en incarnant Tigrero, un terrible chasseur
de primes aux mille vices. Un monument du genre.
Disponible en DVD ICI : Z2 France, 2003/2008, Studio Canal.
Lien Torrent (V.Angl.STF)
- DVDRip, Avi, 702Mb -
13#2 – Le Dernierface à face/Il était une fois en Arizona (Faccia a faccia), de Sergio
Sollima – 1967
Avec Tomas Milian, Gian Maria Volonté, William Berger…
● Synopsis : Le
Professeur Brad Fletcher, un enseignant de la Nouvelle-Angleterre, quitte son
travail et voyage jusqu'au Texas. Après être arrivé dans l'ouest, il est pris
en otage par un hors-la-loi blessé, Solomon « Beauregard » Bennet.
Fletcher l'aide à se soigner et tente de le convaincre qu'il a plus de valeur
vivant que mort. À travers cette « amitié », Fletcher prend goût à la
vie de hors-la-loi. À la place de retourner à la maison, il décide de joindre
les Bennet's Raiders.
●
Critique : Après le succès phénoménal de Colorado (La Resa dei conti),
Grimaldi, un des producteur phare du western, propose le scénario du Dernier face à face à Sergio Sollima, qui l’emballe rapidement. Sollima reprend son
acteur fétiche, Tomas Milian (issu à la base d’un cinéma plus
« noble », on a pu le voir notamment dans Boccace 70 - le segment
de Visconti - dans L’extase et l’agonie de Carol Reed, ou encore dans Des filles pour l’armée de Zurlini) ainsi que Volonté (qui vient de terminer El chuncho), pour faire ce film à deux héros. Les tensions montent entre les deux
acteurs, chacun pensant qu’il est la tête d’affiche, ce qui, bien sûr, va
largement servir le film, puisque les deux caractères s’affrontent constamment
durant le film. Une véritable étude de caractère, une réflexion quasi
psychologique, un certain recul bienvenu dans un genre qui en avait besoin. Un
très beau film.
Disponible en DVD ICI : Z2 France, 2006, Seven7.
Lien Megaupload PART 1 (VOST+VF)
Lien Megaupload PART 2 (VOST+VF
- DVDrip, Avi, 537+700Mb -
13#3 – Tire encore si tu peux (Se sei vivo spara), de Giulio Questi – 1967
Avec Tomas Milian, Ray Lovelock, Piero Lulli...
● Synopsis : Le
mexicain Django fait partie d’une bande de voleurs qui s’empare de la cargaison
d’or d’une diligence. Les américains de la bande le trahissent, tuent tous les
mexicains et Django est laissé pour mort. Sauvé par deux indiens, il retrouve
la trace des traîtres dans une ville hostile aux étrangers et exige une
vengeance sanglante.
●
Critique : Premier long métrage de Giulio Questi (le réalisateur de La Mort a pondu un œuf), ce western sort du lot. Resté en salle pas plus de 3
jours (un record pour un western), le film a été interdit puis recoupé pour
ressortir en salle un peu plus tard. Western au rythme et à l’atmosphère
étrange, Tire encore si tu peux est surtout connu pour être le plus violent.
Là où le film tire véritablement ses galons c’est donc à travers un axe typiquement
« fantastico-horrifique » : Cimetière profané ; femme
séquestrée ; le personnage principal qui erre, fantomatique, dans une
sorte de ville-purgatoire ; un scalp à la Maniac; le viol d'un
adolescent par une troupe de pistoleros homosexuels ; un mourant,
littéralement déchiqueté par les badauds, à la recherche des balles d'or qui
lui truffent la peau… quelques secondes cruelles où le western spaghetti semble
soudain devenir un improbable précurseur du film de cannibale.… Questi a fait
la guerre, et cela se sent, le film montre la face de l’homme la plus
bestiale !
Disponible en DVD ICI : Z2 France, 2005, Seven7.
Lien Megaupload PART 1 (VF)
Lien Megaupload PART 2 (VF)
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