Cinéma dans le boudoir # 5 - D’abord apparu en littérature à la fin de la seconde guerre
mondiale (« littérature de gare »), la « Nazisploitation » a son connu son heure de gloire dans les années 70, après la sortie en salle du Salon Kitty de Tinto Brass
(Caligula). Entre réels questionnements sur la Shoah et purs films d’exploitations tissant tristement leurs succès sur les camps d’extermination nazis, le choix est vaste.
Choquants, ces films ont surtout la réputation de n’avoir jamais vraiment été très adroits quant à leur « approche historique » de la chose…
5#1 - Madame Kitty (Salon Kitty), de Tinto
Brass - 1975.
Avec Helmut Berger, Ingrid Thulin et Teresa Ann Savoy.
● Synopsis : Berlin 1939. L'officier SS Wallenberg
est chargé de sélectionner et de former de très jolies jeunes femmes allemandes afin de pourvoir le célèbre Salon de Madam Kitty. Ces nymphes nazi sont soumises aux passions et pratiques
dégradantes des officiers de hauts rangs du Reich. Wallenberg constitue des dossiers sur chacun d'entre eux. Mais lorsqu'une innocente et jeune prostituée découvre les manoeuvres de Wallenberg,
sa vengeance mettra le feu à cet holocauste de dépravation.
● Commenaire : Fidèle à lui-même, Brass dénonce ici le
nazisme par le biais d’un érotisme très poussé, scandaleux, mais sans jamais tomber dans la gratuité. Chez lui, tout est monumental et poussé à l’extrême, sur le fond comme sur la forme (revoir
Caligula). Brass, le provocateur, le voyeuriste, mais aussi le majestueux, l’ambitieux, mais surtout, l’amoureux de la femme. Dans son désir de
rendre scabreux et abject ce voyeurisme malsain jeté sur le nazisme, il ouvre ainsi la voie à la « Nazisploitation », pour le meilleur et pour le pire… du Sade à la sauce
IIIème Reich.
5#2 - Ilsa, la louve des SS/Le Nazi était là, la Gretchen aussi (Ilsa, she wolf of the SS), de Don Edmonds - 1975.
Avec Dyanne Thorne, Gregory
Knoph et Tony Mumolo.
● Synopsis : Ilsa, diabolique gardienne d'un camp de concentration, mène des terribles expérimentations médicales sur les
détenues. Elle tente de démontrer que les femmes peuvent plus facilement supporter la douleur que les hommes et par conséquent, devraient être autorisées à partir se battre au
front.
● Commentaire : Un des incontournables du genre. On pourrait s’attendre à une énième série B légère, scénario
tenant dans un mouchoir de poche et aux répliques ping-pongesques mais il n’en est rien. 35 ans plus tard, il n’a rien perdu de sa force. Incroyablement malsain, à travers son personnage de Ilsa,
Dyanne Thorne glace l’échine (non la pine… quoiqu’on pourrait conférer à sa poitrine un certain pouvoir d’envoutement…). Les tortures s’enchaînent et ne se ressemblent pas, on tient sans doute
ici un des films à l’origine du Torture Movie actuel (Saw, Hostel, etc). Mais attention, moralement, Ilsa est bien plus dur à supporter ! A ranger à côté de Salo.
5#3 - Nathalie dans l'enfer Nazi/Nathalie rescapée de l'enfer (1978), de Alain Payet.
Avec Patrizia Gori, Jacqueline Laurent et Jack Taylor.
● Synopsis :Nathalie, jeune doctoresse russe,
vit une histoire d’amour mouvementée avec un officier allemand. Son chef, Vassili, l’envoie en mission dans une forteresse secrète. Elle doit retrouver une espionne anglaise du nom d’Ingrid.
Sur place, elle devra d’abord faire face aux avances d’Helga, la commandante sadique…
● Commentaire : Autre style marqué par le genre, Nathalie est un
film produit par la société Eurociné, qui avait également produit d’autres films de Nazisploitation dont Elsa Fräulein SS, Tain spécial pour Hitler, Elga La Louve de Stilberg, et
Les Gardiennes du pénitencier, mais qui s’éloigne un peu du cadre du genre. Sans aucun doute le meilleur opus de la série, on sent bien la pâte d’Eurociné, le film est une véritable
farce du film de guerre, et qui plus est relativement réussie. Point de torture ni d’ambiance malsaine, ici, le ton est léger. Ce plus que sympathique film d’exploitation, est à l’image de la
firme, attachant et tout simplement divertissant.
Liens vérifiés et fonctionnels (le 03/10/11)
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