Cinéma dans le boudoir # 7 - H.P.Lovecraft est un de ces auteurs qui a le plus inspiré les agités de la pellicule, mais il est sans doute aussi un des plus compliqués à adapter au
cinéma. Aujourd'hui, je vous propose une petite sélection de 3 films, qui, selon moi, font parti des meilleures adaptations du maître...
7#1 - The Resurrected (1992), de Dan O'Bannon.
Avec John Terry, Jane Sibbett et Chris
Sarandon.
● Synopsis : Un détective doit aider une femme en difficulté à démêler la question complexe de la disparition de son mari, qui
étudie depuis longtemps les secrets de la vie et la mort afin de maîtriser le procédé de la résurrection des morts.
● Commenaire :
Le plus intéressant de la sélection pour deux raisons. La première est qu'il s'agit de
la deuxième réalisation de Dan O'Bannon (scénariste principal d'Alien, de Dark Star, de Réincarnations et de Lifeforce dont la force qui les régit sont
justement leur scénario respectif), qui n'a réalisé que deux films (le premier étant l'excellent Retour des morts vivants). La deuxième est qu'il est l'adaptation du seul roman écrit par
Lovecraft, à savoir L'affaire Charles Dexter Ward. Problème récurrent aux adaptations de Lovecraft, l'aspect "téléfilm" pourra en rebuter certains, mais pour une fois, les FX rendent les
monstres particulièrement proches du texte d'origine. De même, son adaptation est ici quasi parfaite, chose trop souvent reprochée aux adaptations du maître.
7#2 - Dagon (2001), de Stuart
Gordon.
● Synopsis :
Nouveaux riches, Barbara et Paul savourent leur succès sur le yacht d'un couple d'amis au large des
côtes espagnoles. Mais une grosse tempête se profile à l'horizon, envoyant le bateau s'écraser sur un récif. Grièvement blessée, la femme du propriétaire de l'embarcation ne peut pas bouger.
Barbara et Paul se dirigent alors vers le village côtier, Imboca, afin d'y chercher de l'aide. Mais bientôt, Barbara est kidnappée et Paul sera sans relâche traqué par les habitants, gardiens
d'un lourd secret.
● Commentaire : Gordon est sans aucun doute le spécialiste le Lovecraft au cinéma. Troisième adaptation (après Re-animator
et Aux portes de l'au-delà très corrects au demeurant, mais beaucoup plus libres dans leur adaptation) de l'auteur, Dagon, malgré ses quelques défauts d'origine technique, est la meilleure adaptation, la
meilleure incursion, le film le plus sensible à l'univers lovecraftien. Au-delà de la simple adaptation de plusieurs nouvelles (Le cauchemar d'Innsmouth, Monstre sur le seuil et Dagon)
Gordon réussit là où beaucoup ont échoué (les adaptations foirées de Corman, il faut le dire !): rendre vivant cet univers si particulier tout en gardant les thématiques chères à Lovecraft: la
déchéance de la cellule familiale, les expérimentations scientifiques donnant lieu à un nouveau monstre, la religion basée sur des cultes païens... Incontournable.
> Disponibilité DVD: ICI - Z2, France,
Studio Canal, 2003
Lien Megaupload (Français)
- DVDrip AVI, 628Mb -
7#3 - The Call of Cthulhu (2005), de Andrew
Leman.
Avec Matt Foyer, John
Bolen, Ralph Lucas et Chad Fifer.
● Synopsis :
Aux Etats-Unis, durant les années 20, un jeune homme interné en clinique
psychiatrique demande à son mandataire de brûler une série de dossiers et de manuscrits. De là, le film démarre vraiment, sous forme de flashback, dans lequel celui-ci explique la manière dont il
se les est procurés. Il s'agit de plusieurs dossiers mystérieux qui appartenaient jadis à son oncle, archéologue réputé, et dans lesquels il relatait ses enquêtes menées. L'oncle en était du
reste arrivé à la conclusion que toutes ces affaires étaient liées par une force obscure et maléfique, issue des fins des temps et du fond des âges. Il semblerait même qu'un plan mystérieux était
en train de se tramer, et l'enquête menait invariablement à une mystérieuse entité nommée "Cthulhu".…
● Commentaire : Tourné à la manière d'un film muet (sans doute un désir de mieux coller à l'époque à laquelle il se
réfère), en noir et blanc, je le dis d'emblée, ce film est tout sauf chiant! Moyen métrage de 46 minutes, le film pique allègrement dans l'expressionisme allemand. Cela donne quelque chose
d'assez étrange, mais s'agissant d'une adaptation de Lovecraft, le tout rend incroyablement bien, l'indicible cher à l'auteur n'a jamais été mieux adapté qu'ici. Doté d'une narration de qualité,
et sans jamais tomber dans la facilité et la pédanterie, le réalisateur réussit-là un coup de maître, et ravira tous les fans de Lovecraft.
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