Cinéma dans le boudoir # 4 - On ne peut que déplorer que le cinéma de genre français ait été si peu fécond par le passé. Mais aujourd'hui, nous
allons rendre à... Sarko ce qui appartient à Sarko. En effet, même si elles ont été peu nombreuses, certaines productions hexagonales ont tout-à-fait leur place (et bonne de surcroît!) dans le
cinéma bis.
4#1 - La Rose écorchée (The Blood Rose), de Claude
Mulot - 1970.
● Synopsis: Frédéric Lansac est un peintre talentueux, et très en vogue, qui expose ses toiles dans la galerie que possède son ami Wilfried. C'est là qu'il rencontre Moira, une
jolie bourgeoise ambitieuse, toujours attirée par les célébrités. Elle met le grappin sur Lansac. Mais deux mois plus tard, à l'occasion d'un bal costumé organisé par Moira, le peintre fait la
connaissance d'Anne, dont il tombe instantanément amoureux. Un coup de foudre réciproque, si bien que les deux amants, lassés des mondanités, partent se mettre au vert, dans le château provincial
dont Frédéric a hérité de ses parents.
● Commentaire: Dans le cinéma Bis à la française (jusque dans les années 90), il y a deux écoles. Contrairement aux Etats-Unis ou à l'Italie ou les deux ne se scindent pas si
facilement, la première regroupe des réalisateurs qui utilisent le gore et l'hor reur par pure provocation (politique
ou sociale), sans voir un intérêt véritable pour la chose. La deuxième regroupe celle de ceux qui y voit en l'horreur et l'érotisme un esthétisme à part entière. Ce film-là fait parti de cette
"école". S'inspirant de Jess Franco et de Franju, Mulot s'en tire bien et signe une histoire, autour du mythe de Pygmalion, à la photographie exeptionnelle et ou le gore et l'érotisme se marient
à merveille (chose moins courante en Italie, ou, la plupart du temps érotisme rime avec perversion).
> Disponibilité DVD: ICI - ZAll (En Français ou en Anglais), Mondo
Macabro, 2007.
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4#2 - Mais ne nous délivrez pas du mal (Don't deliver us from evil), de Joël Séria - 1970.
Avec Jeanne Goupil et Catherine Wagener.
● Synopsis: Elèves d'un pensionnat religieux, Anne (Jeanne Goupil) et Lore (Catherine Wagener) sont deux adolescentes filles de noble qui décident de cocufier le père Jesus en
faveur de Satan, à qui elles vouent un véritable culte. Une adoration démesurée qui les pousse à répandre le mal autour d'elles par le biais de toutes sortes d'actes, qui, petit à petit vont
devenir de plus en plus graves...
● Commentaire: Période Pompidou oblige, la censure est importante à cette époque-là. Malgré la "Nouvelle Vague" et mai 68, certaines productions arrivent encore à rester entièrement
bloquée par celle-ci. Jugé explicitement anti-clérical, le film est tout simplement interdit sur le territoire
français ! L'intérêt du film réside avant tout dans sa pure provocation. Plus que l'anticléricalisme évident, Séria nous montre des scènes de viols sur les deux adolescentes. Mais le réalisateur a
tout prévu. Loin d'être innocentes, Séria remet en cause l'éducation bourgeoise "bien pensante" par le biais des agissements de ces deux pestes, ou, selon lui, l'innocence extrême peut vite
changer de bords... Le réalisateur a gagné le pari de faire un film contestataire (comme on sait bien les faire en France) tout en gardant une optique de cinéma d'exploitation... Franchement
décalée.
> Disponibilité DVD: ICI - ZAll (En Français et Anglais), Etats-Unis, Mondo Macabro, 2006.
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4#3 - Malevil, de Christian de Chalonge - 1981.
● Synopsis: Maire de Malevil et viticulteur, Emmanuel Comte est en train de déguster son vin en compagnie de quelques hôtes lorsqu’une monstrueuse explosion ravage la
région toute entière. La cave du château de Malevil préserve les œnologues amateurs mais la chaleur extérieure les contraint cependant à rester cloîtrés plusieurs jours. Lorsqu’ils
pourront enfin ressortir, ce sera un monde nouveau, désolé et ruiné, qui s’offrira à eux. Le petit groupe ne perdra cependant pas espoir et entendra bien utiliser les compétences de
chacun pour tenter de recréer une société nouvelle. Déjà délicate, la tache sera rendue plus complexe encore par l’apparition d’autres survivants se livrant au pillage...
● Commentaire: Adapté du roman de Robert Merle, il faut d'abord avouer que l'adaptation est ici relativement mauvaise. il s’avère en revanche plus que recommandable si on
s'attache au film en lui-même. En effet, Pierre Dumayet et Christian de Chalonge nous livrent ici une apocalypse remarquable à laquelle survivent quelques passionnants personnages et
idéaux. Sur le plan visuel tout d’abord, Malevil est une franche réussite qui nous confronte à des paysages aussi désolés que tangibles, lesquels vaudront du reste un César à Max Douy.
Nos campagnes sont ainsi vidées de toutes vies, enveloppées d’une épaisse brume noire et nos solides bâtisses centenaires ne sont plus que ruines. Rarement les conséquences d’une
apocalypse auront été aussi palpables et proches de nous que dans Malevil. Les moyens mis en œuvre sont à ce titre d’une simplicité qui rime avec efficacité : Un dialogue anodin nous
glisse que le lit d’une rivière s’est déplacé, un personnage renoue avec le passé via différents bibelots chargés de poussière, la végétation semble brûlée, la terre retournée... Enfin un
vrai film d'exploitation français qui a des couilles. Et en plus d'avoir des couilles, Malevil est un pur produit du terroir bien de chez nous. La preuve, son casting. Ainsi, dans ce film post-nuke à la française, se côtoient Michel Serrault, Jacques Dutronc, Jacques Villeret et le plus habitué du genre, Jean-Louis Trintignant ! Un film complètement déjanté, on
aurait aimé en avoir eu plus souvent, dommage!
> Disponibilité DVD: ICI - Z2
(Français/Allemand), Allemagne, Alive, 2008.
- DVDrip AVI, 778Mb -
Liens vérifiés et fonctionnels (le 03/10/11)
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