Cinéma dans le boudoir # 8 – Je vous propose 3 numéros consacrés au Giallo ! Cette semaine : le
Giallo selon Lucio Fulci.
8#1 - La Machination (Una sull'altra/Perversion story),
de Lucio Fulci – 1969
● Synopsis : George Dumurrier est un médecin populaire de San Francisco qui dirige une clinique avec l'aide
de son frère Henry. Malgré la maladie de sa femme, Susan, George vit une aventure avec une assistante photographe, Jane. Quand Susan décède dans de mystérieuses circonstances, George se voit
alors soupçonné du meurtre de sa femme...
● Commenaire : C'est avec Perversion Story que Fulci invente le giallo tendance thriller (en
1964, Mario Bava dresse la majorité des codes du genre avec son Six femmes pour l'assassin, mais ses accents encore très gothiques et fantastiques n'en font pas un genre à part
entière), devenant ainsi un des gialli les plus recherchés. Surfant entre Hitchcock et Clouzot (Les Diaboliques), Fulci signe là une œuvre à l'intrigue passionnante, où la perversité
prend le dessus sur tout. Fulci ose, et ça marche! Comme Hitchcock, il maîtrise sa mise-en-scène à la perfection, mais, toujours comme Hitchcock, il en n'oublie pas moins le plaisir de
l'expérimentation, et cela donne quelques plans d'une beauté esthétique incroyable, mais surtout extrêmement personnelle (revoir à ce propos Beatrice Cenci !): entre
split-screen disco qui mettent tellement en valeurs les formes de Elsa Martinelli que ça en devient limite indécent (le spectateur masculin - voire féminin - est obligé de tomber
amoureux d'elle), raccords d'une grâce jamais vue jusque là et zoom arrière d'une limpidité exemplaire, on assiste à la naissance d'un grand cinéaste. Deux points semblent se rejoindre: la femme
et la mort...
> Disponibilié DVD: ICI -
Z1 (VOSTA/VA), Etats-Unis, Severin, 2007
Lien Multiupload (Italien sous-titré français, Mot de passe: lesintrouvables)
● LES SOUS-TITRES DU FILM SONT UNE DE MES CREATIONS PERSONNELLES
8#2 - La Longue nuit de l'exorcisme (Non si sevizia un paperino), de Lucio Fulci – 1972
Avec Florinda Bolkan, Barbara Bouchet, Tomas Milian...
● Synopsis : Un reporter et une jeune femme aux mœurs légers essayent de résoudre une série de meurtres d'enfants dans une
lointaine ville d'Italie du sud où règnent la superstition et la méfiance envers les étrangers.
● Commentaire : Qu'on se le dise, La Longue nuit de
l'exorcisme est LE giallo à voir. Tous les thèmes de Fulci sont présents: perversité, anticonformisme, brutalité, pessimisme et expérimentations. Considéré par beaucoup (les fans du maestro
surtout) comme étant le meilleur film de Fulci, on peut au moins le considérer comme son giallo le plus réussi. Ce "giallo campagnard" fait la part belle à la bassesse humaine où finalement tout
le monde est coupable, mais surtout pas devant Dieu! Fulci est un athée pur et dur, non, toute personne est coupable face à la nature, c'est elle qui régie tout. La ville et la campagne ne vont
jamais de paire. Si Fulci apparaît ici comme un anthropologue, c'est pour mieux dénoncer le matérialisme et les croyances stupides de l'homme, voué fatalement à l'échec. Pas d'échappatoire, le
refrain phare du cinéaste...
Avec Jennifer O'Neill, Gabriele Ferzetti, Marc Porel...
● Synopsis : Virginia Ducci perçoit des prémonitions. Elle sait
que l'un des murs de la maison de son ancien mari abrite un cadavre. Avec l'aide d'un spécialiste en matière de paranormal, elle explore la maison et fini par tomber sur un squelette. Dévoiler ce
secret au jour s'avérer un geste funeste…
● Commentaire : Avant d'entamer sa période fantastico-horrifique (Zombi 2, Frayeurs...), Fulci réalise un dernier giallo en 1977. Ce qu’on remarque ici, c'est que contrairement à ses confrères (D'Amato, Castellari, Martino...), la transition entre le monde
mécanique du giallo et celui, plus tortueux et onirique (chez Fulci), de l'horreur, se fait progressivement. En effet, ce film tient lieu de transition, et on s'aperçoit alors que l'horreur (il
faut regarder au-delà du genre) est la suite logique, l'évolution inexorable de l'univers de Fulci vers un monde moins mécanisé, plus abstrait, où les paraboles et les métaphores sont plus
cinglantes et implacables. Contrairement à Perversion Story où tout semble huilé et écrit à l'avance, L'Emmurée vivante se construit petit à petit au fil du récit, pierre après
pierre. Même si le spectateur peut avoir une impression de "laisser aller", Fulci maîtrise tout du début à la fin. Là où on avait des zooms parfaits mais pas vraiment justifiés, se révèlent ici
tremblotants mais bien plus chargés en sens... On assiste à un changement radical dans la filmographie de Fulci: jusqu'alors froid, cynique et pessimiste, la sagesse de l'âge nous laisse
désormais apparaître un espoir. Le tout agrémenté d'une touche d'humour dont ses précédents gialli ne bénéficiaient pas (Il se moque de lui-même en récupérant quelques scènes de ses précédents
films pour les tourner en dérision). Du Edgar Poe à la sauce Lovecraft. Et une fois n'est pas coutume, la partition musicale est géniale.
> Disponibilité DVD: ICI -
Zone 2, France, Neo Publishing, 2005
Lien Megaupload - Part 1 (Français)
Lien Megaupload - Part 2 (Français)
- DVDrip AVI, 647Mb + 29Mb -
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